POLISH AIR FORCE - FRANCE

POLISH AIR FORCE - FRANCE

300 BH-T PB823 Ville au Montois, Meurthe et Moselle.

http://www.beskid.com/lancaster.html

DEUX FRERES EN GUERRE

  

S'il n'est pas rare de voir plusieurs membres de la même famille s'engager dans l'Armée Polonaise, cela reste quand même anecdotique et il m'a paru intéressant de vous relater les destins croisés de deux frères enrôlés sous le drapeau rouge et blanc de la Pologne en exil.

 

L'on trouve souvent en effectuant des recherches sur les soldats polonais, des patronymes identiques.

Mais parfois il s'agit des membres d'une seule et même famille, comme ceux que l'auteur de cet article a connu personnellement :

 

M. Eljasz et son père tous deux dans la 1ère Division Blindée Polonaise, M. Michalowski Joseph dans la Marynarka Wojenna et son frère Jean dans la 1ère Division  de Grenadiers, leur père ayant participé à la 1ère Guerre Mondiale ou bien encore des deux frères Kawnik dans la Polish Air Force.

 

Ici, il s'agit de deux frères originaires de Rybnik  qui se sont engagé l'un dans la Polish Air force et l'autre dans la Première Division Blindée Polonaise.

 

La guerre les a rassemblés brièvement, la mort les a séparés pour toujours.

  

SOUS L'UNIFORME ALLEMAND

 

Pawel Janas et son frère Brunon sont très liés par une passion commune, le pilotage. A l'invasion de la Pologne, Brunon parvient à s'enfuir et à rejoindre l'Angleterre. Pawel quant à lui est fait prisonnier par les allemands et ceux-ci constatant qu'il sait piloter, l'enrôle de force dans la Luftwaffe.

Pawel, refusant de servir en tant que pilote pour ne pas à avoir a se battre un jour peut être contre son frère, est alors versé dans une division blindée de l'Africa Korps, à ce moment là en Lybie.

 

L'AFRIQUE

 

Mais il est fait à nouveau prisonnier, cette fois ci par les anglais, à la suite des combats pour Tobrouk, ce qui lui permet de se porter volontaire pour l'Armée Polonaise le 26 octobre 1943, il rejoint  finalement l'Angleterre.

 

 Il est alors affecté à la 1ère DB Polonaise du Général Maczek, dans la 10ième Compagnie Sanitaire Légère de Campagne, comme estafette motocycliste.

 

L'ANGLETERRE

 

Brunon lui, suit un entraînement en O.T.U 18 (Operationnal Training Unit) l'école de bombardement sur bombardier " Wellington "  puis effectue des cours dans le Squadron Polonais 301 en août 1941 jusqu'au 13 janvier 1943 à Bramcote.

 

Le 14 janvier 1943, il est envoyé au Canada où il effectue des vols de convoyages d'appareils construits dans ce pays allié.

Le 9 août 1944 il est finalement affecté au Squadron Polonais 300 " Mazowiecki " sur bombardier " Lancaster " avec lequel il effectuera de nombreuses et dangereuses missions de bombardement sur l'Europe occupée.

D'ailleurs Brunon fini un tour d'opérations, c'est à dire 30 missions de combats, un exploit rare ; le record de toute la RAF appartenant à un bombardier polonais du Squadron 301 ayant effectué le total de 66 missions de guerre.

 

L'ECOSSE

 

Par chance les deux frères parviennent à se rencontrer en Ecosse où ils se racontent leurs aventures et prennent deux photos qui sans le savoir seront les dernières ensemble.

Brunon qui pourrait devenir instructeur ou obtenir une bonne place à l'arrière après avoir terminé son tour d'opérations confie à son jeune frère qu'il veut continuer à se battre jusqu'à la chute du III Reich.

Ils se séparent ensuite et chacun de reprendre son combat, Pawel débarque avec la division en Normandie, avec ses combats acharnés, puis c'est la poursuite jusqu'en Belgique, la Hollande avec ses canaux et le repos d'hiver 1944 puis la ruée finale sur l'Allemagne Nazie où les combats s'achèvent le 8 mai 1945.

Le Lancaster de Brunon lors d'une mission de bombardement sur Nuremberg sera probablement abattu par un chasseur de nuit " Junker 88 " au-dessus de la frontière  franco-luxembourgeoise dans la nuit du 2 au 3 janvier 1945.

 

  

En 1996, Pawel est venu de Pologne chercher la tombe de son frère mais n'a pas réussi à la localiser.

Retrouvé par Jean Paul Gaillot de Dieuze, Pawel Janas revient et 57 après rend enfin un dernier hommage à son frère.

Jean Paul Gaillot est un passionné d'histoire locale qui s'est chargé des recherches concernant l'équipage du BH T, celui -ci étant faussement indiqué inhumé en 1940 au cimetière de Dieuze.

 

LA DERNIERE MISSION DU LANCASTER

 BH T PB 823 :  OBJECTIF NUREMBERG

 

La mission de cette nuit là  a pour objectif la ville de Nuremberg, en Allemagne haut-lieu des grandes messes Nazies d'avant guerre, tout un symbole.

L'équipage du bombardier lourd Lancaster BH T est au complet, à ses commandes Brunon Janas promu pour cette mission Capitaine et Squadron Leader du 300 " Mazowiecki ".

  

Avec lui les six autres membres d'équipage, les mitrailleurs ; Hejne Walenty, Drozdowicz Romuald. Le radio Zielinski Stefan, le navigateur Omiotek Wiktor, le viseur Banys Jan et enfin le mécanicien Wrus Maksymilian.

 

Le 2 janvier 1945, sept Mosquitos éclaireurs, décollent pour marquer la cible, suivis par 515 Lancaster dont le PB 823 avec mission de bombarder les usines, des fabricants Man et Siemens.

 

Arrivés sur cible les bombardiers lâchent leur cargaison de mort et détruisent les cibles-usines mais aussi de nombreuses habitations, environ

2 000 tués cette nuit là.

10 Lancaster ne rentreront pas de cette mission, deux appareils entrent en collision au décollage sur les pistes anglaises, trois seront abattus au dessus de l'Allemagne, deux seront détruits au retour par accident et trois seront abattus ou détruits

Selon toute probabilité, le Lancaster PB 823 aurait été détruit par l'équipage d'un Junker 88 équipé de radar pour la chasse de nuit.

Le pilote, le Capitaine Becker et son radariste le Lieutenant Johanssen vont abattre en moins d'une heure deux Lancaster cette nuit là, dont peut être le PB 823, le lieu et l'horaire correspondent.

A 19h32, heure allemande, des mitraillages sont entendus par les habitants de la région de Ville au Montois suivi d'une forte explosion.

L'appareil se disloque au sol et éparpille les corps des aviateurs sur plusieurs dizaines de mètres.

Tous les hommes de l'équipage sont tués et enterrés au cimetière américain provisoire de Grand-Failly, dans celui de Pierrepont ensuite puis en 1964 à Dieuze.

                         

    



26/04/2009
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